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Indwe - Afrique du Sud
24 août 2012

Départ L’état de santé s’aggravait, ça allait mal

Départ

 

L’état de santé s’aggravait, ça allait mal ! Une infection aurait pu être fatale et je ne résistais plus, tant j’avais mal. Le Dr A. Smit a contacté mes consœurs à Aliwal North, tout au nord de la province du Cap pour « me sortir quelque temps de l'hôpital » et « m’amuser un peu ailleurs » (to have a bit of fun). On me ramènerait à Frere Hospital dès que la peau serait redevenue saine et que, humainement, je serais moins angoissée. Dans la matinée, il avait ôté le gypse… J’entends encore le vacarme de cette scie électrique qui dégageait une poussière de craie blanchâtre teintée de sang coagulé… et je ressens encore la délivrance de sortir de cette camisole de force comme un prisonnier s’échappe d’une cage ! Et ça puait ! Je me sentais comme un poulet qu’on avait roulé dans les égouts. C’était la mi-octobre, le début du printemps… Mais ce magnifique médecin était sûr que je n’allais pas mourir !

nsw_nr_jacaranda_bg

Nos magnifiques jacarandas !

Vers Aliwal North

Le médecin avait recommandé qu’on me transporte en ambulance. Les supérieures ont dit que la voiture des sœurs était assez grande et que tout irait bien. Notre infirmière cheffe, Sr J. arrive le lendemain. Elle a une discussion avec le Dr A. Smit. Ils se disent au-revoir et on m’enfile comme un paquet, par derrière dans ce van qui ressemble à celui de la police. Une espèce de camionnette fermée. Le trajet, sur des routes en construction,  s’effectue cahin-caha. Des heures et des heures de trajet… sans s’arrêter dans la hâte d’arriver sans doute. Il faut dire que les sœurs avaient profité de faire des achats à East London. J’avais l’impression d’être une marchandise parmi les autres… mais ce n’était pas vrai… Je crois qu’on m’avait un peu dopée pour l’occasion. Tout m’était devenu indifférent.

Le bain béni

On arrive à la tombée de la nuit – des nuits très noires en Afrique du Sud – on transporte ce corps flétri, que ne pèse pas lourd, sur un lit. La Sr J. a alors une idée géniale. Elle me dit : « Cela t’irait, un bain ? » Je dis « Oh ! oui, merci ! ». Un bain est préparé.

En ce temps-là les bains mousseux n’existaient pas (ils n’existent toujours pas dans la brousse). Alors Sr J. dissout dans l’eau du bain, un peu de ce tout simple savon rouge typiquement sud african qu’on nommait « lifebuoye » , l’équivalent du bon savon de Marseille chez nous.

SABONETE_LIFEBUOY

Quatre ou six sœurs soulèvent le drap et moi dessus, nue comme un ver de terre dont j’avais l’apparence, et elles me déposent, ou plutôt, elles me tiennent avec grand soin dans cette eau délicieuse, sans que je touche le fond de la baignoire. C’était comme un baptême par immersion, désencombré du jargon liturgique. On m’y laisse 10 minutes au moins. J’y serais restée pour toujours ! Quelle bonté très pratique, ces sœurs ! Puis elles me ramènent, toujours sur le même drap qui dégoulinait dans le corridor, comme dans un hamac, jusqu’au lit préparé pour l’occasion. C’était la béatitude ! (It was bliss !) 

J’avais moins mal et je commençais  à voir la drôleté de la chose !   Je crois que c’est ce savon rouge qui a guéri très rapidement cette infection. On m’a gardée environ 6 semaines à Aliwal North avant que Sr J. ne reprenne contact avec le Dr Smit pour me re-hospitaliser, le 25 novembre.                                                   

Ce fut fait. J’étais redevenue normale. Assumant les douleurs. Infections guéries. Une chance ! (You are your dear old self !) Cela a été l’occasion d’un très bon contact entre les sœurs d’Aliwal North et le corps médical de Frere Hospital.

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